Cet article apparaît dans La Lettre des Amis de mars 2014

Si notre pratique du silence n’est sans doute pas la même que celle des premiers Quakers, elle n’en reste pas moins fondamentalement identique dans son principe : autant de silences différents par personne dans un seul et unique silence en commun. Le silence est un miroir qui nous met face à nous-mêmes, sans aucune échappatoire : seul devant le reflet de notre propre mental, chacun livre bataille à sa façon, en s’efforçant de remplir un vide imaginaire ou au contraire de se débarrasser à tout prix d’un flot incessant de pensées. Au-delà des jugements de valeurs et des conceptions au sujet de ce que devrait contenir le silence, s’il devrait être vide ou s’il devrait être plein, nous pouvons dire que notre culture et notre civilisation occidentales nous incitent fortement à vouloir le remplir par nos pensées.

Michel Sommer, directeur de publication de la revue Mennonite « Christ Seul », nous donne un aperçu de la réflexion de son Eglise aujourd’hui.

Un livre récent présente les « éléments essentiels de la démarche anabaptiste », comme l'indique son sous-titre français. L'anabaptisme décrit ici un ensemble de convictions de ce courant de la Réforme radicale du 16e siècle, dont les mennonites sont des héritiers.
L'auteur, Stuart Murrat, un théologien baptiste anglais, cherche à dégager ce qui est essentiel dans cette tradition, en enlevant les habits ou la culture mennonite, amish, etc., ajoutée au fil du temps. D'où le titre anglais du livre : The Naked Anabaptist [L'anabaptiste nu]... Voyons ce qui reste !

Je dois Te paterner.
Je dois T'enfanter.
C'est par moi que Tu peux prendre corps dans ce monde.
Et je ne nais (réellement) que lorsque je T'enfante.
Ma vérité, ma vie, dépendent inextricablement de Toi.

Quand j'accouche de Toi Tu peux naître à nous
Avec nous
A côté de nous
J'accouche de la Force du monde
Tu germines en moi comme je germine en Toi
Je vis en fleurs en Toi ou je suis branche morte.

—Eric Callcut

Réfugié poétique,
tu cherches une terre d’asile pour déclamer
la liberté d’aimer

Réfugié poétique,
Qui peut te guider dans l’écheveau des
mots policiers

Tu clames ton innocence et le souffle de tes mots
attise le feu de l’injustice

Réfugié poétique,
les flammes du bûcher lècheront tes pieds
et tes mots seront dispersés au sein de ton âme,
siège de leurs combats éternels.

— Jean Cocteau