Notre ami Jacques Damoy nous raconte quelques étapes de son chemin spirituel:
Je suis né à Brest Finistère en 1949 où j'ai été élevé par mes grands-parents maternels qui étaient agnostiques (mes parents eux se disaient catholiques pour des raisons mondaines).
J'ai néanmoins reçu une éducation catholique dont je n'ai retenu qu'une chose : mon rejet total du clergé catholique romain et de son incommensurable prétention parfaitement symbolisée par l'infaillibilité papale.
Toute ma vie d'adulte s'est donc passée dans un agnosticisme teinté de panthéisme relativement bien vécu et accompagné de diverses pratiques méditatives qui m'ont grandement aidé à supporter les violences et la misère que je côtoyais quotidiennement dans l'exercice de mon métier d'officier de police.
Peu après mon départ à la retraite en 2002 j'ai brusquement ressenti un vide doublé d'un besoin de spiritualité et je me suis mis en recherche active. C'est ainsi que je pratique depuis la méditation chrétienne dans un groupe lillois, après avoir pratiqué la méditation « zen » pendant une dizaines d'années.
Il était évident pour moi que ce besoin de spiritualité devait s'inscrire en dehors de toute religion à la fois ritualisée et hiérarchisée. Je m'orientais donc vers le Protestantisme et fréquentais quelques temps la paroisse réformée de Lille. Cette fréquentation, si elle m'amenait à m'intéresser à la Bible en tant que très beau et très complet recueil de la pensée humaine, me paraissait présenter pour moi un nouvel écueil : celui de l'intellectualisation à outrance de la religion chrétienne. En fin de compte l'adoration du Livre avait remplacé l'adoration du Saint Sacrement.
Je ne voyais alors plus qu'une solution pour continuer ma quête personnelle : essayer d'allier ma pratique méditative avec ladite quête. Et cela m'a pris plusieurs années, avant que je ne consulte par hasard l'encyclopédie Wikipédia pour m'arrêter sur un article relatif aux Quakers.... Je me suis alors documenté sur le quakerisme, tant au niveau historique qu'à celui de la pratique et j'ai réalisé progressivement que j'avais trouvé ma voie spirituelle sous la forme du culte en silence.
Il m'a fallu encore quelques années pour trouver et oser contacter le secrétariat des « Quakers en France », qui m'a aussitôt mis en relation avec un sympathisant Lillois. J'ai alors rejoint le groupe Facebook des Amis Isolés, avant de créer ma propre page Facebook des Quakers des Hauts de France. J'y gère de nombreux contacts et j'essaye d'y présenter au mieux le quakerisme tout en orientant les gens vers notre site national.
Je suis par ailleurs membre du Centre Quaker de Paris et j'entretiens d'excellents rapports avec le Centre Quaker de Congénies et avec les membres de l'Assemblée Locale de Nantes. Je participe enfin régulièrement aux cultes en silence par visioconférences de l'Assemblée de France et aux « Expériences avec la Lumière » du Centre de Congénies.
Ce cheminement m'a logiquement amené à concrétiser mon appartenance au mouvement en sollicitant mon adhésion à l'Assemblée de France. Désormais membre je m'investis à divers titres dans le quakerisme et ce tant au niveau spirituel qu'à son prolongement social.
Si je devais résumer mon ressenti actuel, je dirais que le quakerisme m'a réconcilié avec les enseignements du Nazaréen en ce sens qu'il les a débarrassés des scories qui les avaient progressivement transformés, voire occultés, pendant deux millénaires.